L’histoire du rugby à XIII à Cavaillon est intimement liée à celui de son équivalent à XV. Le club de rugby passera successivement d’une fédération à l’autre jusqu’à la scission de la saison 69/70. Ce passé commun a laissé des traces dans chacun des clubs de rugby de la ville entre nostalgie, rancune et passion.
Ainsi, les aventures du stade union cavaillonnais commencent dans les années 1900 autour d’un ballon ovale. Issu d’un nouveau jeu appelé football-rugby et pratiqué en Angleterre depuis 1823.
À Cavaillon, en 1903, quelques amis réunis autour de ce jeu, décident de fonder une société sportive, le Stade Cavaillonnais.
Le capitaine Lombard
Pendant de nombreuses années, le stade Union possède 3 équipes de rugby.
En 1921, un blessé de guerre, capitaine de l’infanterie coloniale, Joseph Lombard devient le trésorier du club. Grâce à sa gestion rigoureuse, il créera l’un des plus beaux stades de l’époque qui deviendra le stade Lombard.
Changement de code :
le néo-rugby
Vers 1937, Jean Galia, parcourt la France pour implanter un nouveau rugby beaucoup plus rapide, le rugby à XIII. Ce dernier connaît un essor considérable en France et compte presque autant de clubs que son cousin quinziste.
La saison 1938-1939 voit naître la première équipe de XIII à Cavaillon.
À cause de la guerre, il n’y aura pas de championnat pour la saison 39-40.
Puis, en octobre 1940, sous la pression du ministre des sports du gouvernement de Vichy, Jérôme Corcopino et de Jean Borotra, (quinzistes) interdisent le rugby à XIII. En conséquence, les joueurs de tous les clubs sont contraints de jouer à XV.
La renaissance et les années fastes
En août 1944, avec la liberté retrouvée, le stade union rejoint à nouveau le mouvement treiziste lors d’une assemblée générale.
En 1951, après une tournée triomphale en Australie, l’équipe de France devient championne du monde de rugby à XIII.
Pour Cavaillon XIII, les années 50 à 70 furent aussi des années fastes. Les derbies contre Carpentras, Avignon, Marseille drainaient effectivement une foule importante au stade Lombard.
Même les équipes réputées, Perpignan, Carcassonne, Lézignan, Albi, Toulouse redoutaient le déplacement dans le Vaucluse.
De grands joueurs du monde treiziste ont porté les couleurs cavares : François Montrucolis, Georges Fages, etc. .
La formation deux
En plus de l’ équipe 1 en élite1 le SUC XIII avait une formation réserve évoluant en championnat régional.
Mais dès la saison 68/69, sous l ‘impulsion d’ Albert Grolières et de Lucien Bruneau, l’équipe 2 émigra à Cheval-Blanc. Par la suite, elle deviendra rapidement autonome sous l’appellation de Sporting Club Cheval-Blanc XIII ( SCCB XIII).
La scission
La saison 1969/70 fut l’ année noire du club. À la suite d’un désaccord avec la Fédération, une assemblée générale a été organisée. Finalement 132 membres ont voté pour rejoindre le XV et 112 pour le maintien à XIII.
À compter de ce jour, il y aura 2 clubs de rugby à Cavaillon : le Stade Union Cavaillon XV et le Sporting Union Cavaillon XIII. En sus, les autorités de l’époque ont signé un arrêté interdisant la pratique du XIII sur le stade Lombard. Ce qui a pour effet de créer une nouvelle tension entre les 2 rugbys.
La tension s’est accentuée quand la fédération quinziste a interdit au XIII de s’appeler “rugby”. Pendant des années, le XIII a du s’appeler « jeu à XIII ». Après jugement, la pratique redevint rugby au sein de la fédération française de rugby à XIII.
Cavaillon XIII ayant perdu une grande partie de ses forces vives, eût du mal à s’en remettre et joua à l’hippodrome ou à Pagnetti, mais plus au plus haut niveau national. Faute de grands matches, ses fidèles spectateurs ont déserté le stade.
Le XIII cavaillonnais et l’international
Le SUC XIII a organisé un séjour du 19 au 23 juillet 2001 au Maroc. Au programme, la visite de Casablanca suivi d’un match officiel contre l’équipe de la ville. Enfin, une initiation au rugby à XIII a eu lieu dans un orphelinat.
Le vendredi 7 juin 2002 s’est déroulé au stade Pagnetti, devant 1500 spectateurs, la rencontre internationale France – Grande Bretagne (amateurs). Une belle rencontre où les français ont pris le meilleur sur les anglais.
Du 13 au 21 juillet 2003, une trentaine de joueurs ont pris la direction de Belgrade (Serbie) pour la première coupe des Balkans. L’ équipe nationale Serbe et celle d’Écosse (amateurs) y étaient présentes. Ce fut une source de souvenirs inoubliables pour toute la délégation cavaillonnaise. Invités à la garden party de l ‘ambassade de France, nous avons tous chanté la marseillaise le 14 juillet,
L’accueil chaleureux des serbes, les visites de la capitale, les matches gagnés contre les serbes et les écossais ont laissés des souvenirs impérissables à tous les participants.
Le XIII de nos jours
Il y a 5 ans, un nouveau comité a vu le jour sous la présidence de Jeff Cagnac. Le club a continué en élite 2, mais sans une ossature cavaillonnaise, cette formation n’a pas donné satisfaction. C’est alors qu’une nouvelle ère a débuté avec l’abandon de son nom SUC XIII remplacé par Cavaillon Rugby League.
Pour rejoindre dans un proche avenir l’élite 2 , la refondation totale du club est la tâche des nouveaux dirigeants.
Pour la saison 2020/21 le club comptait environ 150 licenciés répartis dans plusieurs catégories.
L’école de Rugby
Très florissante avant la scission, l’école de rugby a perdu une bonne partie de ses effectifs.
Sous le nom de Luberon XIII, Patrick Pernix initie les enfants aux rudiments du rugby à XIII. Ainsi, les jeunes treizistes cavaillonnais et chevalblanais, de 5 à 12 ans se retrouvent avec plaisir chaque semaine.
Chaque année, au printemps, l’école organise le challenge Guy Vincent. Ce grand tournoi regroupe la majorité des écoles de rugby de la région. Il porte le nom de ce joueur prometteur qui fut gravement blessé au cours d’un match.
L’Academy
Ainsi, elle permet aux joueurs d’évoluer dans une équipe qui participe au championnat régional de leur catégorie. L’avantage pour les clubs étant d’éviter la perte des joueurs et d’assurer la continuité de leur apprentissage.
Le XIII Fauteuil
Depuis 2 ans, une quinzaine de joueurs cavares, avec et sans handicap, pratiquent le rugby à XIII fauteuil. Il faut savoir que ce sport spectaculaire est en plein essor en France. En effet, l’équipe nationale de XIII Fauteuil est championne du monde en titre depuis 2013.
Cette année 2 formations étaient engagées, la première en développement et la deuxième en championnat. Toutefois, la pandémie n’a pas permis aux 2 équipes de montrer leurs progrès.
L’équipe senior
En entente avec Caumont, la formation 1, est engagée dans le championnat de nationale 1. Elle a pu joueur un match, début octobre puis la pandémie a mis fin à la saison 2020/21.
Quoiqu’il arrive, le club pour progresser, a besoin de bonnes volontés et chacun sera le bienvenu ! enfants, joueurs et parents
L’équipe Féminine
Depuis 2 ans, une formation féminine a été recréée. Une dizaine de filles sous la direction de Mickael Pernix et Quentin Vincent apprennent ainsi les bases du XIII. Néanmoins face à des joueuses plus expérimentées, leur début en championnat de France a été difficile. Pour rivaliser avec les joueuses venues de Perpignan, Réalmont, Villefranche de Rouergue ou Marseille, elles ont besoin de renfort.
L’équipe Loisirs
Tous les lundis soir, une vingtaine d’amoureux du ballon ovale pratiquent le rugby à toucher. Qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, garçons ou filles, anciens joueurs ou néophytes, bonne humeur et convivialité sont de rigueur.
Patrick Pernix accueillera tous ceux qui veulent se détendre et s’amuser avec ce ballon ovale aux rebonds capricieux.